Dans la jungle

Vendredi soir Elisa après ses leçons d’anglais est redescendue avec moi en ville pour y assister au festival du Bouddhiste day.

Le lendemain, nous reprenons donc le joli chemin du monastère.

 Elisa a négocié avec la nonne la cabane au fond de la bananeraie, nous logerons donc un peu à l’écart en bordure de jungle. L’avantage principal étant d’éviter d’être réveillé à 5H00 par les chants de la prière matinale.

La vue depuis notre terrasse est magnifique. Nous avons le temps d'en profiter, les leçons d'anglais ne commence qu'a neuf heures.

Une petite cabane de l’autre coté de la bananeraie. Ce sont nos seuls voisins.

Les cinq enfants birmans y vivent seuls. Leur maman travaille comme bonne dans une maison de la ville à 10 kilomètres, elle n’a pas de véhicule et dort donc chez ses patrons. Elle rentre un ou deux soirs par semaine. Les quatre plus jeunes viennent à l’école au monastère et mange le midi ‘’à la cantine’’. Ils ont l’air très heureux d’avoir des voisins.

Elisa m’a engagé comme assistant. Je m’occupe de la partie mime pour expliquer les mots aux enfants. Nous avons bien rigolé mais, ma collègue m’a expliqué que ce sera plus simple sans assistant à l’avenir.

Du coup la nonne qui m’avait vu me raser avec ma tondeuse m’a embauché comme coiffeur. Je me branche sur la batterie solaire et j’ouvre mon second salon de coiffure après celui du wat-noréa au Cambodge l’année dernière.

Il n’y a pas de code de coiffure ici je peux donc laisser libre cours à mon imagination.

Du coup Elisa fera cours l’après-midi à une classe d’iroquois.

Le lendemain matin, les moines du grand monastère sont venus apporter une partie des offrandes qu’ils ont reçues pour le bouddhiste day. Ils sont montés avec un break Mercedes orange sur le chemin que j'ai du mal à grimper avec ma Mobylette.

Il y avait déjà trop de choses pour les enfants, du coup la nonne a décidé d’en faire profiter les familles de réfugiés installées dans la jungle entre le monastère et la frontière Birmane.

Elle embarque tout dans le petit 4X4 du monastère et part l’après-midi même avec le factotum en emmenant Elisa.

Comme elle ne reviendra que le lendemain elle me demande de rester ce soir pour garder les enfants. Je resterai donc dans les montagnes avec une none Birmane ne parlant pas un mot d’anglais et une vingtaine de gamins.

Première décision, boycotter les tristes blocs sanitaires en béton …. Tout le monde descend se laver à la rivière qui coule en bas de la montagne. Initiative approuvée à 100% par la petite troupe.

Puis à la demande des enfants, reprise des séances de mimes. Au moment où j’ai pris le cliché je mimais le singe qui trouve un appareil photo.

Après le repas la nonne nous a rejoints pour regarder ''Kung-fu panda'' sur mon ordinateur. C’est elle qui a le plus rit.

En fait je passerai encore une nuit dans la cabane de la bananeraie. J’ai quitté ce matin la nonne et les enfants, qui répétaient en boucle « see you tommorrow ». Quand je leur expliquais que je ne reviendrai pas demain, ils m’ont demandé si je revenais dans ‘’two tommorrow’’ ‘’tree tommorrow’’ ou ‘’Ten tommorrow ». Je n’ai pas trouvé le bon mime pour dire ‘’peut-être l’année prochaine’’.

J’ai donc pris le minibus pour Bangkok.

Où je suis arrivé sous des trombes d’eau. Je vais devoir y rester jusque jeudi avant de décoller pour Calcutta.